dimanche 23 juin 2013

Freesilence


http://freesilence.wordpress.com/2013/06/16/dedalus-antoine-beuger-jurg-frey/

Dedalus – Antoine Beuger – Jürg Frey

P113La musique peut-elle se faire exploratrice du silence ? C’est l’un des enjeux des travaux du collectif Wandelweiser dont cet enregistrement nous propose ici trois pièces, deux du flutiste Antoine Beuger et une du clarinettiste Jürg Frey. Les deux compositeurs sont rejoints ici par une version réduite de l’Ensemble Dédalus composée du guitariste Didier Aschour, de l’altiste Cyprien Busolini, du percussioniste Stéphane Garin et du tromboniste Thierry Madiot.
Au-delà du silence, ce disque nous propose aussi une ouverture au monde, car loin de l’univers aseptisé du studio ou de la salle de concert traditionnelle, c’est dans l’ancienne Brasserie Bouchoule, lieu habituellement dédié aux expositions organisées par les Instants Chavirés, un espace non isolé au point de vue sonore, que cet enregistrement a été réalisé. Les bruits de la ville ou de la pluie s’invitent donc dans un dialogue avec la musique, s’y entremêlent pour créer un espace sonore inédit, parfois à la limite de l’audible.
Des trois pièces proposées, c’est celle de Jürg Frey, Canones Incerti, dans son pointillisme et et pour la subtilité des interactions entre les différents instruments qui a gagné ma préférence. Méditations poétiques sur quelque chose d’autre – quel titre ! – propose une approche de la voix murmurée, à la limite de l’audible et de l’abstraction du sens. Enfin, Lieux de passage, une sorte de concerto éthéré pour clarinette, conclue le disque dans une très belle épure minimaliste.
Je dois avouer que ce type de musique, réductionniste, dans la lignée des travaux de John Cage, me laisse souvent dubitatif sur disque, l’écoute chez soi ne parvenant pas à recréer cette tension inhérente que l’on peut ressentir en concert. Cet enregistrement vient rappeler, que sa mise en situation – en scène ? – peut lui ouvrir de nouveaux horizons.

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